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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/17

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paris-marseille-alger

dormir. Il était dix heures du soir environ.

Quand je m’éveillai, je pressai vite le bouton des lampes électriques. Bonté du ciel : onze heures seulement ! Nuit noire. Van Marke dort sous le hublot. La mer est toujours tranquille ; j’entends avec plaisir le floc ! floc ! régulier de la machine à vapeur. Pourtant, par instants, il me semble que le bruit n’a pas identiquement la même sonorité ; puis, comme je me suis placé sur mon séant, j’ai une sorte de langueur extrêmement légère qui m’annonce un mouvement de balancement dans le paquebot.

Je me rendors. Une seconde fois, me voici réveillé. Une heure du matin. Floc ! floc ! floc ! c’est le bruit de la machine qui toujours m’est agréable à entendre, car il me représente le battement du cœur, indice de la vie. Mais cette fois le son en est tout à fait irrégulier, et je perçois nettement le crépitement de la mer dont la vague vient heurter le flanc du navire. Puis j’ai la sensation manifeste que le plancher manque sous ma couchette.