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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/162

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à travers les cactus

menaient à une allure folle. Nous suivions docilement, sans nous plaindre, pressés, à mesure que la soirée avançait, d’arriver à Alger.

Les ombres de la nuit déferlèrent rapides, violentes, comme des vagues de grande marée.

Ce fut le moment où l’on traversa Boufarik, dans une vision paradisiaque. Tandis qu’on roulait à grande vitesse, sur la route ombreuse, le ciel incendié par ces lueurs crépusculaires qui parfois lancent des flammes sanglantes aux quatre points cardinaux, soudain on déboucha sur la place centrale de Boufarik.

Une place large, vaste, régulière, avec au-dessus, et la recouvrant en entier, les rameaux des palmiers ; à l’extrémité droite de ce jardin de rêve, l’église apparaissait, sous ce dôme, entrelacée avec de nouveaux palmiers et baignant dans les feuillages verts ; les lueurs, rouges descendaient, tamisées à travers les branches, et éclairaient la place d’un vague reflet de pourpre et d’opale.