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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/18

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à travers les cactus

« Charmant, me dis-je ; c’était sûr, une jolie tempête à la clef. Que le diable emporte les traversées ! Pourquoi, mille sabords, l’Algérie a-t-elle été se loger de l’autre côté de la Méditerranée ? Enfin ! Heureux Van Marke, heureux Belge, heureux sujet du bon roi Léopold, tu dors, toi. Allons, tâchons de dormir. »

Par un bonheur suprême, je me rendormis une troisième fois.

À cinq heures, j’ouvre les yeux. Oh ! oh ! ça craque de partout, et ça crépite ferme contre le flanc du bateau. Puis on enfonce. C’est une impression de mal au cœur intense. Je m’y attendais, c’était fatal ; sapristi, je pensais bien que le calme de la veille était trompeur. Pourvu que ce chambardement n’augmente pas. Ah ! Ah ! Voilà mon compagnon qui s’éveille.

— Nous dansons, me dit-il.

— Oui, et d’une jolie manière. J’ai envie d’aller sur le pont, pour voir.

— Bah ! reste là, il fait nuit noire.

Je reste, mais je suis assommé par ce re-