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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/175

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une triplette inespérée

poussiéreux et que soulevaient les premiers de la troupe. La campagne était plane et verte, embellie de jardins aux teintes foncées ; là-bas, au loin, et déjà sur presque tout l’horizon, devant nous et sur notre droite, couraient les montagnes au-dessus desquelles se dressait l’un des plus hauts pics de l’Atlas, le Djurdjura.

Le hasard des circonstances devait nous faire prendre gite au pied de ce Djurdjura, jadis célèbre repaire de lions au temps de la conquête.

On arriva à l’Alma à la tombée de la nuit. C’est ici que l’on devait se séparer.

Les adieux s’exécutaient quand, après avoir parcouru quelques instants ce village algérien pour en admirer toute la gentillesse et la gaieté orientales, assez ennuyé d’avoir à recommencer seul avec Van Marke une pérégrination nocturne, je m’avançai vers le groupe de cyclistes en train de vider ensemble le verre traditionnel et obligatoire. Soudain, l’un d’entre eux, se levant, me dit : « Voulez-vous attendre quelques instants,