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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/19

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paris-marseille-alger

mue-ménage. Ça craque toujours, mais le bruit de la machine domine le tout et ce bruit me rassure. C’est drôle, pourtant.

Je veux allumer les lampes électriques. Toutefois, légèrement troublé, je me trompe de bouton et je presse celui de la sonnerie qui appelle le garçon charge du service. Van Marke, à qui je fais part de mon erreur, s’en amuse au dernier point, et il éclate de rire juste au moment où le garçon entre-bâille la porte. Ce qui achève de dilater la rate du bon Liégeois, c’est de m’entendre dire au garçon :

— Ah ! oui, je vous ai appelé pour vous demander à quelle heure le déjeuner.

— À sept heures, dit-il ; et il disparaît.

Le jour arrive enfin pâle, grisâtre, par le hublot : je me lève. Pouf ! à peine ai-je mis le pied sur le plancher, que je me trouve brusquement projeté en avant, nez-à-nez avec mon compagnon. Van Marke, momifié dans sa couchette, trouve toute cette petite suite d’événements extrêmement comique, et se contente de manifester ses sentiments