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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/183

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les gorges de palestro — les singes

gauche. Les deux contreforts, très hauts, projetaient leur ombre sur cette gigantesque crevasse où s’entendait, résonnant dans les rochers, le torrent. De partout, l’eau maintenant tombait des rocs, quelques-uns en forme de voûte. C’était un bruit de grande pluie qui montait de l’abîme.

Il y avait là des blocs en saillie, corps monstrueux, surplombant le torrent ; quelques-uns affectant des aspects bizarres, bustes de Titans, couchés, la tête en avant, en forme de béliers.

Le chemin montait dur. On roulait cependant. La triplette marchait en avant ; ils allaient, les triplettistes, à coups de pédales mesurés. Au-dessus, au-dessous, un sombre escarpement dominé seulement par le son métallique des chutes d’eau.

On passa une voûte, pratiquée dans le rocher, d’où suintait l’humidité.

La triplette qui marchait, dis-je, en avant, soudain s’arrêta, et les trois triplettistes, qui longeaient le garde-fou, se laissèrent tomber sur lui, mais sans quitter la machine,