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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/184

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à travers les cactus

comme si leur attention eût été attirée tout à coup par un spectacle inattendu.

En effet, M. Mayeur, qui se tenait sur le siège d’arrière, se retournant, nous fit un geste, comme pour nous dire : « Venez vite ! Venez voir ! »

On arriva. Un spectacle, absolument inouï nous attendait.

De l’autre côté de l’immense ravin, tout au fond, une voûte s’était formée dans le roc ; des stalactites en très forte saillie la décoraient ; le sol de cette vaste grotte était plat et au niveau du torrent.

À l’intérieur l’eau ruisselait de partout. Vers le milieu, près de l’ouverture énorme et béante, tournée vers nous, une chute d’eau, mais une chute tombant à pic sur le sol comme dans une salle d’hydrothérapie une pomme d’arrosoir.

Et, grimaçant sous cette voûte, des corps, ressemblant vaguement à des corps humains ; ils étaient une vingtaine pour le moins ; ils gesticulaient, tremblotaient, se tordaient, faisant mille petits sauts convulsifs dans