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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/186

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à travers les cactus

ments en haillons. Il y avait des femmes aussi. Madame Mayeur et son mari, connaissant depuis longtemps les indigènes, nous l’affirmèrent. Elles, s’élançaient sous la douche, toutes vêtues ; puis, faites comme des éponges imbibées d’eau, elles se retiraient, mais pour recommencer ensuite cette refroidissante et fantastique opération.

Un air glacial courait dans ces gorges, et il nous suffit, à nous ; la vue de ces êtres fabuleux se trémoussant sous ce ruissellement d’eau acheva de nous donner le frisson.

On finit par quitter la place, lentement gagnés par le froid, et les laissant hurler à l’aise et se débattre au fond de l’abîme, dans cet antre des temps mythologiques.

On continua la montée. Bientôt la route s’adoucit, tandis que la gorge s’élargissait et qu’autour de nous les campagnes réapparaissaient. L’abîme, à notre gauche, avait fait place à un val profond.

La triplette, suivie de Van Marke, marchait fort en avant de moi, à une centaine de