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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/187

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les gorges de palestro — les singes

mètres environ. Admirant le majestueux coup d’œil offert par les massifs montagneux qui nous environnaient, je ne prêtais nulle attention, soit aux faits et gestes de mes compagnons, soit à leur position avancée, quand un nouveau spectacle vint distraire mon attention et fixer mes regards : c’était sur le rebord du chemin, accroupi contre l’accotement, les mains soutenant la tête, un Arabe. Il semblait être tombé là, épuisé ou de faim ou de fatigue, et dans l’impossibilité de faire un mouvement.

Je jetai bien vite les yeux vers mes compagnons, et je vis la triplette arrêtée ainsi que Van Marke, tandis qu’un mulet sans cavalier caracolait autour d’eux.

La scène était facile à deviner : le mulet effrayé par la triplette avait, dans un bond, renversé son cavalier ; mais qu’avait donc le malheureux Arabe ? Était-il blessé ? Quoi ? Il ne bougeait pas plus qu’une momie égyptienne.

Pendant que, mettant pied à terre, je m’avançais vers ce malheureux, mes compa-