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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/20

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à travers les cactus

par un rire discret, mais régulier, sans secousse, absolument ininterrompu.

Enfin, je suis debout et habillé. Alors, bousculé, cahoté, clopinant et trébuchant, je grimpe les escaliers et m’installe sur le pont où le jour, assez rapidement, découvre bientôt toute l’étendue de la mer. Elle est splendide et moutonne à grande écume.

Le coup de vent de la nuit se calme peu à peu. La mer toutefois reste grosse et, à table, à onze heures, nous sommes quatre. Le lieutenant qui déjeune avec nous déclare que le chef du bord ne s’y trompe jamais pour la confection de sa cuisine.

Le matin, il grimpe sur le pont, examine l’état de la mer et dit : « C’est bien, il y aura aujourd’hui tant de personnes à table ! »

À midi, le ciel est magnifique. Toutefois d’assez gros nuages planent à l’extrême-sud. Nous devons arriver à Alger vers quatre heures. À deux heures trente environ, la côte africaine apparaît, estompée par une brume épaisse.

À mesure que l’Eugène-Pereire s’avance