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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/193

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Alors, cependant, comme il vit que je m’approchais de M. Mayeur pour examiner de près son maillot et connaître la vérité, il me dit, en scandant les syllabes à la façon méridionale : « Mais ce sont des mouches ; tu ne vois donc pas ? »

En effet, sa main agitée sur le dos du triplettiste rendit au maillot sa blancheur.

— C’est égal, dis-je, elles sont trop. Mais elles vont nous dévorer, ces mouches !

Et le fait est que le supplice était incessant et augmentait le désagrément d’une marche de plus en plus pénible. Partout, autour de nous, des montagnes ; sur le sol, des brousses. Notre but pour déjeuner était la ville de Bouïra, mais combien éloignée encore ; puis Jla chaîne du Djurdjura à passer !

Quand on avait traversé le village de Thiers, après Palestro, nous nous sentions à l’aise ; on avait continué sa route, disant :

« On s’arrêtera à Bou-Haroun, marqué sur notre carte. » Mais on n’avait aperçu qu’un misérable gourbi et on était passé, d’un