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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/194

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à travers les cactus

commun accord, sans même s’être consulté. Maintenant, plus de village ; là-bas, à notre gauche, le pic sombre du Djurdjura ; devant, une chaîne de montagnes, et partout le sol couvert de brousses ou de touffes semblables à des bouquets d’osiers.

Il était 11 heures ; nous mourions tous de chaleur, de faim et de soif, à tel point que consultant la carte chacun à tour de rôle comme pour lui arracher un nom de village, on dit : « Pas moyen d’aller de l’avant ; il faut revenir à cet endroit désigné sur la carte sous le nom de Bou-Haroun ; impossible que ce soit ces quelques huttes misérables, aperçues à notre passage. »

Mais revenir en arrière, non jamais. On ne put s’y résoudre, et pourtant, franchir la montagne, dévoré par une soif et une faim de bété fauve, c’était dur !

Un Arabe passa. Madame Mayeur lui demanda s’il y avait un gourbi devant nous, vers Bouïra. Rien, pas une hutte en avant de la montagne.

Comment résoudre ce terrible problème