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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/195

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le chameau de madame mayeur

sans retourner sur nos pas, et retourner pour ne rien trouver, peut-être !

On souffrait affreusement, surtout à l’idée qu’en raison de la chaîne du Djurdjura, on n’arriverait pas à Bouïra avant une heure de l’après-midi, Bouïra étant situé au pied de la montagne, du côté opposé au nôtre. Tous les cinq, nous étions là, assis, à l’abri du soleil, sous une de ces hautes touffes à tiges tremblotantes.

Soudain, madame Mayeur, qui de temps à autre faisait le guet sur la route, s’écria : « Une caravane ! » *

C’était la première. La troupe des chameaux, arrivant de Bou-Haroun sans doute, se dirigeait dans le même sens que nous, vers Bouïra.

Oui, mais auraient-ils, les Arabes, de quoi satisfaire notre faim et notre soif ? On verrait bien. La vue de la caravane toujours nous rendit l’espoir.

Ils avançaient, les chameaux, avec quelle majestueuse lenteur ! Leur vaste cou arrondi et tombant en avant, comme trop lourd, un