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à travers les cactus

mouvement rythmique de tout le corps, pareil au navire qui tangue. Tous chargés d’une foule de sacs, ustensiles de toute espèce, et quelques-uns de leurs maîtres. D’autres Arabes marchaient derrière le troupeau.

Mais, avec quelle désespérante lenteur ils avançaient ; ils ne semblaient pas pressés d’aller manger ou boire, ces animaux.

Ils arrivèrent. À la vue de nos machines, posées sur le rebord du chemin, les chameaux ne s’arrêtèrent pas ; ils tournèrent vers nous la tête, montrant leurs lèvres tombantes, dédaigneuses, puis faisant un léger, mais très léger écart, ils reprirent leur marche d’une solennelle, superbe et lente indifférence.

Madame Mayeur interrogea les Arabes sur ce qu’ils possédaient comme matières rafraîchissantes et nutritives. Ils avaient des figues, c’était tout.

Ils nous en donnèrent quelques-unes, très peu, quoique avec une amabilité parfaite ; puis, comme nous leur tendions des sous en