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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/26

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à travers les cactus

je vous le dis, vous n’avancerez pas. Je ne crois pas qu’un seul cycliste algérien se soit jusqu’à présent aventuré à marcher une journée entière en été et par le vent du sud. Vous tomberiez en route, mes amis.

— Diable, voilà qui est peu rassurant, dis-je.

— Voyez-vous, dit notre ami, je dois vous faire un aveu : je ne croyais pas que vous exécuteriez si vite mon idée. Je n’aurais pas eu la pensée de vous lancer dans une expédition aussi brûlante. Je pensais que vous nous arriveriez en octobre, et si vous voulez un bon conseil, restez une quinzaine de jours à Alger ; la chaleur, d’ici là, s’affaiblira quelque peu.

— Rester à Alger, mon cher monsieur, jamais. Nous sommes venus, c’est pour agir. Fichtre, comme vous y allez. Attendre ici quand nos bicyclettes frémissent dans leur retraite forcée. Et puis, vous savez, j’en ai assez, moi, de la pluie, l’horrible, l’ignoble, l’immonde pluie parisienne, cette abomination de la désolation. Vous savez si elle nous