Aller au contenu

Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
à travers les cactus

blaient d’énormes fruits rouges piqués dans ce tas blanc et noir.

À ce spectacle bizarre, une idée me vint, celle de présenter une pièce de monnaie en criant : « Au premier descendu ! »

Jamais, ô cher lecteur, un coup de mitraille, éclatant auprès d’une nuée de volatiles, n’eût eu un aussi foudroyant résultat. Cet amas grouillant, comme mû par une pile électrique, se disloqua, et chacun, avec une agilité de jeune singe, descendit de l’arbre pour s’élancer vers le « monsieur » qui leur tendait le sou. Il fut gagné par le premier arrivé, naturellement.

Nous avions auprès de nous un banc ; on était un peu las, on s’assit et une seconde idée nous assaillit. Si pour leur faire gagner de nouveaux sous, car on juge de leurs supplications continues à ce sujet, nous leur faisions exécuter une lutte homérique ?

— Allons les petits, dis-je aussitôt, vous voulez des sous ? Soit, mais il faut les mériter. Vous allez vous administrer une volée formidable, à tour de rôle ; le vainqueur aura