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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/55

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tournoi de négrillons

le sou ; mais gare à vous. Pas de brutalité ; nous sommes là pour juger, nous autres.

La combinaison fut acceptée par ces négrillons en délire, qui bruyamment commencèrent une lutte charentonesque.

On n’allait que un contre un ; les autres faisaient cercle et riaient aux larmes, du reste ; quelques-uns de ces pauvres petits diablotins se contentaient, en guise de défense, de se livrer à des contorsions qu’un courant électrique d’une formidable puissance n’eût jamais réussi à provoquer chez le plus souple des corpuscules. Ils allaient, venaient, sautaient, criaient, se trémoussaient, culbutaient danse de Saint-Guy arrivée au paroxysme.

Un d’entre eux, le plus petit, un Arabe celui-là, aux yeux brillants, aux traits fins, à la physionomie rayonnante d’intelligence et d’espièglerie, acheva de nous divertir. Au lieu de faire aller coups de poings et coups de pieds, des pieds nus, on le suppose, peu dangereux par conséquent, il n’avait trouvé rien de mieux que d’exécuter le mouvement