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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/66

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à travers les cactus

abreuvoir de pierre. La place de Saint-Denis-du-Sig était blanche d’Arabes.

Dès notre apparition, ce fut, débouchant des groupes blancs, un vol sans fin de gamins moitié nus et toujours coiffés de la chechia ; et ils pirouettaient autour de nous, en criant : « Bicyclettes ! Bicyclettes ! Un sou, moussieu ! »

On s’arrêta pour s’humecter le gosier. La soif nous tenait déjà. On trouva de la glace, ce qui, par bonheur, nous arriva assez souvent, même dans les moindres villages, quand toutefois ils étaient desservis par la voie ferrée.

On se remit en selle. Il fallait gagner du terrain en profitant de la brise, d’autant que la chaleur s’accentuait d’une manière effrayante.

La campagne se dénudait complètement. Des contreforts apparaissaient encore dans le lointain, mais faibles, et rien devant nous.

Dans la campagne, à droite et à gauche, le sol était piqué de touffes de jujubiers sau-