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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/67

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la plaine du chéliff

vages. Dans le voisinage de la route, les asphodèles se dressaient, maigriots.

Le sol était bon ici ; on roulait de plus en plus vite. Tous les bonheurs ! Le vent arrière nous aidait en tempérant les ardeurs du soleil. Puis nous étions déjà fort en avance.

Mais cette béatitude que procure la locomotion en de telles circonstances ne devait pas durer. D’ailleurs, à Oran, on nous avait prévenus : « Vous verrez, nous avait-on dit, le vent change presque toujours vers midi. Quand on se trouve dans une période de sirocco, et il est à craindre que nous y soyons, vu les orages de ces derniers temps, le vent est extrêmement modéré le matin et souffle du Nord ou Nord-Ouest ; puis à midi il passe au Sud, et voilà le sirocco qui se lève. »

Nous n’allions pas manquer le coup.

Pour le moment tout allait bien. Il était onze heures. Seule, la faim nous talonnait et il y eut un léger affaissement de la troupe.

Déjà un changement se devinait aisément dans les heureuses circonstances qui ve-