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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/75

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la plaine du chéliff

Le sirocco souffle assez fort déjà, mais il nous prend à revers et nous gêne peu. On arrive sans trop de peine au village de Bouguirat.

Ici, nous nous arrêtons pour nous rafraichir. Pas de café : une petite épicerie seulement, doublée d’un débit de vins.

L’eau est chaude, hélas ! Triste rafraîchissant.

Sur le devant des portes, au milieu de la route, dans tous les coins, des Arabes vautrés. On repart. Quelques accidents de terrain se présentent encore. Il est deux heures de l’après-midi ; la chaleur augmente de minute en minute. Le vent qui nous heurte par le flanc, en rafales impétueuses, nous dessèche l’épiderme ; puis, dans les accalmies, une transpiration soudaine envahit le corps entier : succession d’états épuisante à l’excès.

La soif devient à présent suraiguë ; elle est accrue par la poussière que le vent soulève et qui fort heureusement ne nous vient que par intervalles assez longs, le sirocco