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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/77

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la plaine du chéliff

laissent bientôt plus apercevoir que l’extrémité de leur queue menaçant le ciel.

— Diable, diable, dis-je à mon compagnon, quand il eut repris la position normale, se rafraîchir c’est bien, mais tu y vas un peu trop carrément, toi.

— Ah ! c’est bon, cela, répondit le doux Albert, rouge comme un coquelicot, en remettant son maillot et son dolman.

— Allons, eh bien ! si c’est bon, il ne nous reste qu’à partir.

— Je te suis, répondit le plus belge des Liégeois.

On repartit. Il était trois heures de l’après-midi.

Devant nous maintenant, une route en ligne droite. L’horizon s’est définitivement aplani, et plus aucune élévation n’apparaît nulle part ; c’est une plaine immense qui n’a pour borne là-bas que la ligne du ciel bleu.

L’un près de l’autre, la tête inclinée, l’allure sensiblement ralentie, nous suivons cette route dont le ruban se déroule jusqu’aux dernières limites où la vue puisse