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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/78

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à travers les cactus

atteindre. Plus rien, ni à droite, ni à gauche, plus rien nulle part ! Le ciel bleu sur nos têtes et l’immensité grisâtre à nos pieds. Seules les tristes asphodèles, grêles et longs, tremblotent au souffle embrasé du Sud. Un ruissellement de feu nous arrive et nous brûle, par bouffées.

Maintenant le vent tourne et passe au Sud-Est. Triste affaire : il nous heurte presque de face et nous gêne affreusement, sans nous servir de ventilateur rafraîchissant, tant il semble porter du feu.

Le sol surchauffé nous renvoie des haleines suffocantes, comme des courants de fournaise. La nature semble en travail de silencieuse fermentation sous ce brasier que rien ne tempère. Tout dort ou plutôt tout a fui cette plaine brûlée. Nul arbre, nul animal, nul passant. Le soleil seul règne dans ce désert.

Notre marche ne cesse de se ralentir. Pour ma part, je me sens épuisé par cette chaleur intense, et je n’avance plus que par une suite d’immenses efforts. Van Marke, plus gaillard,