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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/79

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la plaine du chéliff

marche un peu en avant. Il m’encourage même en déclarant que Relizane ne saurait être éloignée ; mais, devant nous, la route blanche se perd toujours à l’horizon. Et la poussière nous enveloppe à chaque coup de sirocco : nuage aveuglant et qui prend à la gorge.

Qu’inventer pour calmer notre soif ? Mon gosier est à ce point irrité que la salivation ne se produit plus ; circonstance atrocement pénible et qui rend la soif intolérable.

Voici quelques figues de Barbarie sur le bord du chemin, mais nous n’osons y toucher, tant la pelure remplie de piquants en est dangereuse quand on ne connaît bien la façon de la séparer du fruit.

Je pousse sur mes pédales comme une mécanique dont le moteur n’aurait plus d’aliment.

Tout à coup un murmure d’eau courante se fait entendre. Est-ce, grand Dieu ! possible ? Je crie à mon compagnon de s’arrêter, et, lâchant ma machine, je vais au bord du