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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/85

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le supplice de la mouche

Foi de Cendrillon ! nous étions blancs de la pointe des pieds jusqu’à la racine des cheveux, un peu moins sur ce dernier point depuis nos ablutions, mais c’est égal. Un bain maure seul eût eu raison de cette poussière ténue qui nous pénétrait.

Nous étions donc assis depuis quelques instants à peine, car tout ce que j’ai raconté fut exécuté en un clin d’œil, quand je vis un facteur s’avancer à travers la place centrale de Relizane, vers le café où nous nous trouvions. Il semblait, à sa démarche et à son attitude, s’approcher comme s’il était attiré par le groupe en stationnement autour de la terrasse et comme s’il voulait « voir ». Il arriva, fendit la haie de curieux, et s’adressant à moi, me dit :

— N’est-ce pas vous M. de Perrodil ?

— Parfaitement, c’est moi. Quoi ! vous auriez une lettre pour moi ?

— Non, monsieur, mais une dépêche.

— Une dépêche ? dis-je à Van Marke ; ah ! par exemple, voilà qui est singulier. Comment, il n’y a pas trois minutes que