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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/87

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le supplice de la mouche

mière journée ; c’était là que nous devions dîner, puis nous abandonner dans les « bras de l’orfèvre », comme dit l’autre. Mais nous n’allions pas tarder à subir cette impression si généralement ressentie en pareille occurrence, et si curieuse, d’une résurrection physique tellement rapide que l’envie de continuer notre route allait s’emparer de nos personnes malgré leur actuel état de complet épuisement.

Nos apéritifs à la glace ingurgités, on se rendit dans un hôtel voisin, très confortablement installé à l’instar des hôtels français de grande ville, et là on dîna, péniblement il est vrai ; mais, peu à peu, grâce à des gorgées savamment prises de liquide glacé, tout ce qui nous fut servi, ou à peu près, disparut dans les profondeurs de nos individus.

Il était six heures. Le jour baissait rapidement, mais nous sentions un retour de forces inouï. Van Marke parla le premier de continuer la route.

— Il n’est que six heures ; nous sommes en avance ; je crois qu’il serait sage de pour-