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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/90

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à travers les cactus

tomba d’épuisement sous les regards d’une lune splendide et moqueuse, qui n’éclairait, autour de nous, et là bas, tout là-bas, que le désert !

Enfin je me décidai : — Partons, dis-je à mon compagnon, advienne que pourra.

On boucla les sacoches et à sept heures nous roulions sur la place de Relizane, vers l’Est.

On l’a vu, la vaste plaine tant redoutée, qu’on nous avait défié de traverser en plein jour, ne commençait en réalité qu’au sortir de Relizane. Et nous pouvions alors nous faire une juste idée de sa température, d’après les degrés subis par nous au cours de l’après-midi.

Nous marchions depuis quelques instants à peine quand de nouveau la plaine immense apparut. Le crépuscule dure très peu en Algérie, comme dans toute contrée qui se rapproche de l’équateur. Voici que déjà la nuit était venue. La lune presque en son plein nous éclairait fort bien ; la route nous apparaissait très nette en sa blancheur, sous ses rayons éclatants.