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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/93

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le supplice de la mouche

elles ; l’idée de l’ouragan nous est donnée par l’agitation des objets extérieurs, des feuillages, par exemple, et par le bruit qu’il fait sur ces objets ; ici, dans cette plaine, rien ne s’oppose à la marche du vent du Sud ; il parcourt ces espaces librement, sans rencontrer d’obstacles. Nul bruit ne le révèle. D’autre part, comme cette absence d’obstacles laisse au souffle du sirocco une grande régularité, aucun coup violent ne vient non plus, en nous heurtant plus fort, nous annoncer la présence de cet ennemi acharné. Mais la voilà, je le comprends, la cause de ma fatigue ; nous luttons contre un sirocco enragé.

Cette explication parut surprenante à l’ami Van Marke et il crut voir là une défaite. Il n’allait pas tarder à être détrompé. Lui aussi certes était obligé de faire des efforts évidemment extraordinaires, mais l’idée de ce vent mystérieux le laissait tout rêveur.

— Tu l’entends pourtant bien chanter dans nos rayons, lui dis-je ? Ce n’est pas, que diable, notre vitesse égale à celle d’un