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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/94

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à travers les cactus

colimaçon qui provoque ce sifflotement-là.

Quoi qu’il en soit, je n’avançais plus.

L’engourdissement de mes articulations était général.

— Tu sais, j’en ai assez, ça ne va plus. Jamais, jamais je n’arriverai à Inkermann.

Nous n’avions parcouru que huit kilomètres à peine et Inkermann était à une quarantaine de kilomètres.

— Tu vois, nous avons eu tort de partir. Comment faire maintenant ?

— Du courage ; je suis fatigué aussi, moi, mais c’est une faiblesse qui va disparaître. Un petit effort et il n’y paraîtra plus.

— Inutile, je sens que c’est fini. Oh ! tu sais, si l’énervement me saisit, ça m’est égal, je descends de machine, je m’avance dans ces champs, et je me couche là, tranquillement. Nom d’un méari, ce n’est pas l’humidité ni le froid qui me donneront des rhumatismes !

À cette idée inouïe, le bon Belge est saisi d’effroi et redouble ses encouragements, quand brusquement un incident aussi inat-