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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/96

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à travers les cactus

s’élancent en avant en jetant à leur tour des hurlements assourdissants.

Comme je n’ai pas le moindre doute, d’après leur manière de s’élancer ainsi à notre poursuite, sur leurs intentions peu sympathiques à notre égard, je me saisis de mon revolver, avec l’intention parfaitement arrêtée de viser et de faire feu, si par malheur nos forces sont trahies et si les quatre Arabes, gagnant du terrain, nous arrivent sur les talons ; je le fais avec d’autant plus de conviction que j’ai tout naturellement la bourse forcément bien garnie et qu’en présence d’une somme d’argent, l’Arabe voit rouge, nous avait-on dit.

Mais, le plus effrayé en l’occurrence, c’est mon compagnon, à la vue de mon revolver.

— Ne tire pas, supplie-t-il !

— Ne tire pas, tu es bon, toi, excellent Belge ; tu agis comme un enfant que tu es, et tu es effrayé des conséquences. Laisse-les arriver, et tu juges si je vais me gêner.

Mais nous n’avions rien à craindre, très heureusement. Un coup de fouet nous cin-