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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/97

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le supplice de la mouche

glant l’échine n’eût pas réveillé notre sang avec plus de vigueur que ne le firent les croassements de ces Arabes jetés à notre poursuite. Ils ne purent nous rejoindre.

Quand notre émotion fut calmée, ma décision était prise.

— Écoute, dis-je à Van Marke, cette pérégrination nocturne ne me dit rien qui vaille. Je ne veux pas faire de ce désert mon lit de repos ; au plus petit hameau rencontré sur la route, fût-ce un misérable gourbi, je m’arrête et je me couche, dussé-je m’étendre sur le chemin, en plein air.

Cela dit sur un ton qui ne pouvait provoquer la moindre réplique chez mon jeune second, fort marri de la petite équipée racontée plus haut.

À treize kilomètres de Relizane, le petit village existait ; quelques maisons à droite et à gauche de la route apparurent, toutes noires, sous la lumière blanche de la lune.

— J’y suis, j’y reste ! cette fois ; nous allons coucher ici, tu entends !

Ce raccourci de hameau se nommait les