diversifiées (parmi lesquelles les exploitations de polyculture-élevage) grâce à la mise au point de clés de répartition des charges non affectées (en particulier mécanisation) à l’atelier laitier (Institut de l’Élevage, 2010). C’est cette méthode (encadré 2) qui a été appliquée aux exploitations laitières de plaine du RICA et des Réseaux d’élevage afin de tester l’existence d’économies d’échelle et/ou de gamme sur le coût de production du lait et ses différentes composantes.
Encadré 2 - Calcul du coût de production du lait dans le RICA et les Réseaux d’élevage : principes méthodologiques
Dans une exploitation diversifiée, certains équipements peuvent être utilisés pour l’ensemble des productions, et certains frais être communs à tous les ateliers. Le calcul de coût de production pour les différents produits suppose donc de déployer des méthodes permet tant d’affecter les coûts fixe s et les charges non affectables aux différents ateliers de production. L’Institut de l’Élevage a développé une méthode de calcul du coût de production du lait (coût pour 1 000 litres) grâce à la mise au point de clés de répartition des charges non affectées (en particulier mécanisation).
Dans la période actuelle, ces clés, basées sur des critères physiques (têtes de bétail, hectares par type d’utilisation) semblent plus adaptées que des clés basées sur des critères économiques (produit par atelier par exemple) rendues instables par l’accroissement de la volatilité des prix agricoles. En effet dans ce dernier cas (ventilation des charges à partir de critères économiques), une simple modification des rapports des prix de vente des produits va, à technologies de production égales, affecter davantage de charges à l’atelier dont le produit s’apprécie du fait de la hausse du prix de vente. Avec ce type de méthode, une hausse du prix du blé, toutes choses égales par ailleurs, fait baisser le coût de production du lait dans les exploitations qui pratiquent ces deux productions.
La méthode appliquée en routine aux exploitations des Réseaux d’élevage a été transposée (cf. annexe) afin de calculer de la même façon, en euros pour 1 000 litres, un coût de production du lait pour chacune des exploitations du RICA. Sans reprendre une présentation exhaustive de la méthode proposée (Institut de l’Élevage, 2010), les choix méthodologiques les plus importants concernent :
— le contour de l’atelier animal considéré. Il s’agit des reproductrices (vaches laitières) et du renouvellement (génisses). Le coût de production calculé est donc celui de l’atelier lait et non du lait sensu stricto. Il doit donc être mis en regard du prix du lait auquel on ajoute les produits joints (vaches de réforme, veaux de 8 jours) et les aides directes (portion affectée au lait après ventilation dans le cas d’une exploitation mixte). L’indicateur « prix de revient » a également été utilisé pour les comparaisons. Cet indicateur correspond au coût de production du quel on soustrait les aides et les revenus issus du co-produit viande pour le com parer au prix de vente.
— le contour des surfaces considérées. Il s’agit de toutes celles qui servent à l’alimentation du troupeau considéré (y compris les cultures intra-consommées dont on prend en compte le coût de production en engrais semences, etc. et non le coût d’opportunité). Les charges des surfaces affectées à l’élevage dépassent donc la seule SFP (prairies permanentes, prairies temporaires et cultures fourragères annuelles, maïs ensilage pour l’essentiel).
Les analyses portent sur le coût de production total du « lait » (i.e de l’atelier laitier), le coût total hors main-d’œuvre, le coût en main-d’œuvre (salaires et charges sociales des salariés, rémunération forfaitaire de la main-d’œuvre non salariée à hauteur de 1,5 SMIC au titre de charges supplétives), les charges opérationnelles (alimentation achetée, charges d’approvisionnement des surfaces, frais d’élevage ), les charges de structure (mécanisation et travaux par tiers, bâtiments, foncier, frais généraux), et le détail de ces deux agrégats.
1 4 ■ Notes et études socio-économiques n° 37 - Janvier-Juin 2013