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Page:Pert - Cady mariee.djvu/25

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Il eut un sanglot bref, aussitôt réprimé.

— Rien, et tout… Tu le sais bien… Mais ce n’est pas de ta faute… Je n’aurais pas dû t’aimer, ni t’épouser.

Elle se serra contre lui, coquette.

— Tu le penses ?…

Il frémit sensuellement de tout son être à ce contact toujours neuf, toujours irritant pour sa passion.

— Oui ! cria-t-il désespérément. Oui ! parce que tu étais trop jeune… et puis, surtout, que tu étais une pauvre petite fille mal élevée, mal dirigée, dévoyée comme à plaisir par des parents égoïstes et inconscients… Et que, telle que tu étais, je devais te savoir incapable de devenir une épouse… Ou alors, il aurait fallu que tu aimasses ton mari… un mari de ton âge… Que tu l’aimasses d’amour, profondément, follement !… Oui, cela seul pouvait agir sur toi, te métamorphoser, chasser de toi toutes les scories qui y étaient amassées… Au lieu que moi !…

Elle l’écoutait sans émotion, en souriant affectueusement. Elle répéta, gentiment moqueuse :

— En vérité, tu regrettes que je sois ta femme ? Moi, je croyais que tu m’aimais… Voyez comme on se trompe !…