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Page:Pert - Cady mariee.djvu/26

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Il gémit douloureusement.

— Cady, ne t’amuse pas à me faire mal !… Je t’adore !… Mais tu ne saurais imaginer quelle souffrance aiguë c’est pour moi… quel remords atroce je ressens lorsque je me demande parfois si, comme tu le disais tout à l’heure, il n’y a pas du vice dans mon amour… Si je n’ai pas fermé les yeux lâchement et commis un crime en unissant ta jeunesse, ta gaminerie, ta tête folle à mon âge mûr !…

Elle rit :

— Oh ! un crime, c’est beaucoup dire !… Et puis, qu’est-ce que ça te fait ?… Il est légitime… la loi le bénit !… D’ailleurs, tu ne m’aimes pas que comme cela…

Il reprit avec ardeur ;

— Tu as raison !… Oh ! oui, ma chérie, je ne t’aime pas uniquement comme tu me le reproches… Tu es ma vie, mon tout… Je n’ai pas de passé qui ne soit toi, pas d’avenir où tu n’absorbes toute la place… Tu emplis tout mon cœur, tout mon esprit, toute mon imagination…

Il s’arrêta pendant un instant, haletant, et recommença à voix plus basse, plus lente, pénétrée d’émotion.

— Je t’aime à ce point que si, pour ton