Page:Pert - Cady mariee.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bonheur, il fallait me sacrifier, m’effacer, me retirer de ta vie… oui, je crois que je pourrais le faire… Peut-être pas maintenant… pas tout de suite… mais lorsque quelques années de plus auront fait de moi tout à fait un vieil homme… Je t’aime bien, je t’aime sainement, puisque tout ce que j’adore, tout ce qui me fascine en toi de trouble, d’inconnu, d’énigmatique, je voudrais quand même l’extirper de toi, pour que tu sois plus parfaite… aussi pour que tu sois plus sûrement heureuse… Tiens, il faut que je te le dise aujourd’hui, où j’ai le courage de te parler à cœur ouvert… J’ai peur pour toi… Je ne suis pas un guide assez sévère… Je ne sais pas me faire obéir, et tu as insuffisamment confiance en moi… Tu abuses de ma faiblesse, tu vas vers de mauvais chemins, je le sens, et je redoute l’avenir, la voie où tu nous engages… Si je devais être seul à souffrir, je ne dirais rien, mais, ma pauvre petite, toi aussi, tu seras atteinte !… Ma Cady, dans la vie, il faut non seulement qu’une femme soit honnête et chaste ; il lui faut être prudente…

De ses doigts légers, gentiment, Cady caressait les paupières toujours baissées, encore humides de son mari.

— Là, là, calme-toi !… Que diable te prend-il,