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Page:Pert - Cady mariee.djvu/49

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j’étais une vieillarde… Maintenant, au contraire, je descends la pente vers une heureuse et naïve enfance…

Il poursuivait, sans l’écouter :

— Ce sont vos traits d’autrefois, votre voix, vos façons… Naturellement, tout cela modifié… mais si complètement dans la même note que voici que votre silhouette de jadis, que je gardais si nette dans ma mémoire, s’est fondue dans votre personne d’aujourd’hui…

— Alors, tout à l’heure, en me croisant, vous m’avez reconnue immédiatement ?

— Oui, c’est-à-dire non… Pour mieux dire, je ne sais plus, mon esprit est dans un désordre !… Je m’attendais si peu à vous rencontrer ici !… Je pensais à vous, mais je vous imaginais bien loin… Alors, cela a été une brusque vision, comme une apparition de rêve… J’ai été frappé… Au premier instant, je me suis dit : « C’est elle ! » et, en réalité, je n’y croyais pas du tout… C’est à la réflexion que je me suis rendu compte qu’après tout, il n’y avait nulle impossibilité à ce que ce fût réellement vous-même.

— Et vous avez rebroussé chemin pour m’interpeller fort incorrectement.

— Excusez-moi. Je n’ai songé à rien. J’avais la tête perdue.