Page:Pert - Cady mariee.djvu/60

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Dans le fond, la Femme-parfaite crispait mes parents autant que moi. On décréta que j’étais assez grande pour qu’on me sorte… En réalité on trouvait que j’étais bonne pour accompagner ma sœur Jeanne… J’ai suivi des cours où j’étais la répétitrice de ma sœur, j’ai avalé des concerts, des conférences, des ventes de charité, des matinées, des soirées, des garden-parties, des inaugurations, des séances de Sorbonne, de cliniques… Que voulez-vous que je vous dise de plus ?… J’ai été, des années durant, la fille du ministre dans toute sa plate horreur…

— Et les flirts… absents ?

— Non, naturellement… à foison, par tas, par charretées ; mais tout cela si banal, si insignifiant, si pareil, si écœurant ! Passons sur cette période néfaste !… Vous avez su comment mon père est mort ?

Deber baissa la voix, discrètement.

— Oui… la version officielle et la triste réalité… J’y fais allusion parce que je sais que vous n’aviez aucune illusion sur la conduite privée de M. Cyprien Darquet… Ses excès devaient fatalement avoir une fâcheuse issue.

Cady refusa du geste les pâtisseries que lui présentait un garçon en habit noir.

— Passons, passons… Oui, mon affection