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Page:Pert - L Autel.djvu/89

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côté le cabinet de travail de Robert, où il savait trouver un large divan.

— Cela ne fait rien… Seulement, je te demanderai de me laisser dormir deux ou trois heures, sans quoi, lorsque Sacha viendra, je serais absolument incapable de procéder à l’opération… Je suis solide, mais, pourtant, il y a des bornes…

Robert s’inquiétait : Il faut que je reste auprès de Suzanne.

Dolle répondit tranquillement :

— Mais elle n’a besoin de rien… Elle sera beaucoup plus calme si elle ne te sent pas là…

D’un geste satisfait, il s’étendit sur le divan et bourra des coussins sous ses épaules.

— Là !… On est délicieusement.

Et les paupières déjà closes, il ajouta : Tu sais… cela marche, mon affaire… Ce sera peut-être long, mais je crois que cela aboutira… Épatant, l’Américain !… Et il est enchanté de moi…

Robert ne répondant pas, il se tut et ne tarda pas à s’anéantir en un de ces sommeils léthargiques que seuls connaissent ceux qui, encore en bonne santé, se surmènent à la fois par le corps et par l’intelligence.

À pas lents, Robert revint dans la chambre de Suzanne.

Elle était toujours inconsciente, gémissant plaintivement. Mais l’affirmation du docteur qu’elle ne courait aucun danger l’avait dépouillée de sa dernière auréole. Un détachement bien masculin envahissait invinciblement Robert pour ce corps féminin que torturaient des épreuves que sa chair à lui ne pouvait vraiment concevoir.

Il passa dans le cabinet de toilette et fit de longues et minutieuses ablutions qui le rafraîchirent, le reposèrent, lui redonnèrent une lucidité.