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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/147

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Et elle ferma brusquement la fenêtre.

Mlle Armande avait écouté et vu avec la plus grande surprise cette scène rapide, du fond de la pièce où elle se rencoignait. Elle s’écria, frappée du rappel de mille petits faits passés inaperçus jusque- là :

— C’est donc avec ce garçon que vous causez chaque matin, quand vous vous enfermez ici sous des prétextes ?

Cady dédaigna de répondre et se jeta sur une chaise basse, se plongeant en des réflexions ardues.

— Cady ! voulez-vous parler ?… Pourquoi ne m’avez-vous jamais dit que la dame et l’enfant du Palais de Glace étaient nos voisins ? Comment s’appelle cette femme ?

Cady sortit de sa rêverie pour émettre avec indifférence :

— Elle se nomme Charlotte de Montigny.

Mlle Armande répéta, avec un rire persifleur :

— De Montigny !… Un nom de cocotte !…

— Eh bien, quoi ? fit Cady sèchement. C’en est une cocotte, qui est-ce qui prétend le contraire ?…

Mlle Armande se gonfla :

— Ah ! ah ! vous l’avouez ?… Quand je vous disais que ce n’était pas une connaissance convenable pour vous !…

Cady sauta sur ses pieds d’un air excédé :

— Ah ! la barbe !

Puis, retrouvant la gaîté délirante de l’heure de son lever :

— Et puis, zut !… Zut pour vous ! Zut pour Georges ! On va s’amuser sans lui ! Vite, mademoiselle Armande, habillez-vous jolie, avec votre robe de velours !

— Oh ! est-ce la peine ?

— J’te crois !… Je vais vous aider, et vous me mettrez ma robe neuve… Nous filerons par le grand escalier, pour pas que Maria et Valentin nous pigent…