chaient les lèvres de Cady, qui se déroba, le cœur battant avec violence sous cette étreinte vigoureuse de mâle dont les sens s’échauffaient.
Il l’abandonna, vexé.
— Pourquoi faites-vous la farouche ?
Elle répondit, un peu haletante :
— On ne s’embrasse pas en public.
Elle regrettait de n’avoir pas senti la caresse chaude de ces lèvres frémissantes, et, cependant, elle éprouvait un plaisir aigu et meilleur encore aguicher l’homme et à le décevoir.
— Il n’y a pas de public, répondit-il.
— Il peut y en avoir.
Il réfléchit, la regarda sournoisement, quasi menaçant, et se leva :
— Venez.
— Où ?
— Eh bien, je ne sais pas, moi… Dans quelque restaurant du Bois… À cette heure-ci, nous serons tranquilles.
— Vous êtes toqué !… Et mon institutrice ?
— Elle m’a l’air passablement complaisante, hein ?…
— Vous verrez.
— Non… dites ?…
— Du tout !… Elle est convaincue que je fais manger les perruches.
— Quelles perruches ?
— Celles du bâtiment là-bas.
— Et vous ne pouvez pas la semer pendant une heure ou deux ?
— Certes non.
Une lueur de contrariété durcit les traits du jeune homme.
— Ce soir alors, venez…
Cady sourit énigmatiquement.
— Peut-être pourrais-je… Mais pourquoi viendrais-je ?…