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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/176

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maman !… Vous savez bien quels chichis cela causerait…

Mlle Armande faiblit.

— Alors, vous me promettez d’être sage, de ne pas bouger de votre lit et d’appeler Maria si vous désirez quelque chose.

Cady cacha son visage sous ses draps pour dissimuler l’éclair joyeux de ses yeux et le rire involontaire de sa bouche.

— Oui, oui, oh ! comme je vais bien dormir ! bégaya-t-elle d’une voix qui sortait étouffée de dessous les couvertures.

Alerte et satisfaite, Mlle Armande mit à peine un quart d’heure à s’habiller. Et après plusieurs recommandations banales et un baiser distrait sur le front de Cady, elle sortit, déclarant :

— Je vais vous envoyer Maria ; vous lui expliquerez de quoi il retourne.

Justement, ce jour-là, la femme de chambre était d’une humeur charmante. Elle entra en coup de vent chez Cady.

— Qu’est-ce que c’est, ma crotte, t’es claquée ? questionna-t-elle avec sollicitude.

Mais aussitôt elle partit d’un éclat de rire.

— Ah ! petite bougresse, je vois que vous avez encore fait grimper la maîtresse d’école !…

Assise sur son lit, les yeux pétillants, échevelée, Cady se livrait à de petits bonds sur place qui révélaient une prodigieuse souplesse de reins et une indéniable bonne santé.

Elle se jeta à la renverse sur son oreiller, la voix câline !

— Ma petite Maria, tu vas être bonne et gentille… mignonne comme une petite caille rôtie, un petit poulet plumé, un petit derrière de lapin tout blanc !…

La femme de chambre rit aux éclats :

— Quelle sottise allez-vous me demander ?