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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/177

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Cady sauta délibérément hors de son lit.

— Oh ! c’est bien simple… Y a Georges qui va à la campagne… Emile, le chauffeur, l’emmène dans l’auto avec Paulette… Alors, j’ai promis d’aller avec eux… Tu me laisseras filer et tu ne diras rien à per- sonne.

— Oh ! ce culot !… se récria Maria gaiement. Merci, pour que vous vous fassiez pincer, et c’est moi qui ramasserais la tatouille !…

Cady s’habillait rapidement.

— C’est ni maman ni papa qui peuvent le savoir si tu ne le dis pas… Pour Mlle Armande, même si elle apprenait… ben quoi ! je la musellerais.

Maria rit de nouveau :

— Oh ! ça, vous y avez la main, pour sûr, bellotte !

— Alors, vous voulez bien ?

— Qu’est-ce que je gagnerai pour ma peine ?

La fillette se jeta à son cou.

— Une bise !

La femme de chambre l’embrassa.

— Pardi ! jolie monnaie de guenon que tu me donnes !

Cady eut un rire aigu.

— Tu aimerais mieux que ce soit Valentin ?

Maria branla la tête avec un dédain.

— Oh ! Valentin…

— Ben quoi, ça se décolle, vos amours ?

Maria se pencha mystérieusement :

— Écoute, tu ne le diras pas… Mais, y a Clément, le nouveau valet du second qui est joliment parti sur moi… Un gentil garçon… avec un amour de petite verrue sur la tempe gauche qu’on croquerait !…

Et, prise d’uns inspiration subite :

— Ah ! chouette !… Justement, il est de garde aussi… Comme il n’y aura personne, je vas le faire venir dans la turne !

Cady dissimula une grimace de mécontentement.