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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/204

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l’émotion, s’abattit sur le clavier, la figure cachée dans ses mains, en poussant une série de petits cris articulés.

— Vous êtes contente ? demanda Deber.

Elle releva un visage radieux.

— Vous voyez bien !… Quand je fais le petit cochon joyeux, c’est que je ne sais plus exprimer combien je suis heureuse.

Les yeux du jeune homme ne la quittaient pas.

— Quelle nature curieuse et attachante ! laissa-t-il tomber involontairement.

Elle lui jeta un regard vif.

— Je croyais que vous me trouviez insupportable ? Vous m’avez appelée « jeune monstre sans aucun intérêt ».

Il rit.

— Vous vous souvenez de cela ?

— On se souvient toujours des choses désagréables.

Il fit un geste.

— Bah ! que vous importe le jugement d’un individu qui part dans trois jours pour six ans ! Quand je reviendrai, je serai pour de bon un « vieux monsieur grognon », ajouta-t-il en citant les paroles que Cady avait eues pour lui naguère.

Elle l’examinait avec attention.

— Non, vous n’avez pas l’air vieux… Et, ce soir, vous n’êtes point grognon.

Il salua.

— Enchanté de votre nouvelle appréciation ! Alors, nous nous séparerons avec, mutuellement, meilleure appréciation que lors de notre première entrevue ?

Elle demanda, coquettement :

— Vous penserez à moi, là-bas ?

Son ton déplut au jeune homme, qui fronça les sourcils et répondit sèchement :

— Ma foi, il est probable que j’aurai d’autres occupations !…