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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/219

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— Mais non, mais non ! Ça va mieux, au contraire, affirma Clémence.

Et elle recommença les frictions avec les torchons brûlants que Maria lui apportait.

— Oh ! ce qu’elle claque ! fit la femme de chambre impressionnée. Ça fait mal dans les os de l’entendre !

Cady n’y tint plus.

— Je vais chercher maman ! cria-t-elle en s’élançant vers la porte avec tant de rapidité et si inopinément que nul ne put la retenir.

Il y eut un cri de consternation.

— Nom de Dieu ! hurla Valentin. On va tous nous foutre à la porte !… Ah !… chameau d’Anglaise, va ! Te ramasseras-tu, rosse ? Attends un peu voir !

Et, à coups de pied, à coups de poing, il releva la femme qui ricanait toujours, inconsciente, sa tignasse blonde couvrant son visage, et il la recoiffa de deux tapes.

Maria se précipita.

— Tiens, là, de l’ammoniaque, sur la cheminée. Fais-lui respirer, ça la remet sur ses pieds de suite ! Elle en a toujours une provision pour ses cuites !

Et, avisant la baignoire, les cordes coupées demeurées au milieu de la pièce :

— Ah ! Julienne qui va voir tout ça !…

Elle emporta les liens ; et, les forces décuplées par la peur d’être surprise, elle enleva la petite baignoire, l’emporta dans la cuisine pour la vider.

— Mademoiselle Armande, aidez-nous, rangez la chambre ! jetait Valentin qui, se pinçant le nez d’une main, fourrait impitoyablement le flacon d’ammoniaque débouché sous les narines de l’Anglaise.

— Surtout, recommanda hâtivement Clémence, on ne sait rien, nous autres, on n’a rien entendu ! Filons !…

Et, enlevant les serviettes, rabattant d’un coup de pied un coin de tapis relevé, elle abandonna la