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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/66

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sances de Mlle Cady manquent de cohésion, il y a des lacunes… Mais, avec de l’application et un bon système, elle aura bien vite rattrapé le temps perdu.

Sous la table, elle sentit le pied de la fillette frétiller sur le sien, tandis que Cady dissimulait un fol accès d’hilarité derrière son verre.

Un sourire satisfait de la mère récompensa l’impudence de l’institutrice.

— Vraiment ? Vous m’étonnez et vous m’enchantez… J’ai plusieurs fois essayé de voir clair dans le savoir de ma pauvre Cady sans y parvenir.

Mlle Armande affirma, pédante :

— La méthode, madame, c’est tout !… Dans trois mois, je réponds que Cady sera à la hauteur de jeunes filles beaucoup plus âgées.

— Est-elle docile ? Je tiens à ce qu’elle vous obéisse sans observation.

Les yeux de Cady se tournèrent, narquois, vers Mlle Armande.

Celle-ci déclara résolument :

— Je n’ai qu’à me louer de Mlle Cady !

Cyprien écoutait par hasard.

— C’est très bien, ma mignonne, continue ! s’écria-t-il, ravi.

Puis il se replongea aussitôt dans sa conversation avec Listonnet. On avait servi des côtelettes de mouton crues et molles avec des pommes paille desséchées. Mme Darquet, suivant un régime, ne prenait que du thé avec de minces tartines d’anchois.

Scandant ses paroles avec sa petite fourchette de vermeil qui frappait rythmiquement la nappe, elle déclara à voix contenue, pour ne pas gêner l’entretien de son mari avec le secrétaire :

— J’aurais voulu causer avec vous longuement, mademoiselle ; mais cela m’est impossible… Alors je m’en vais brièvement appeler votre attention sur les points de l’éducation de Cady sur lesquels j’exige que l’on ne transige jamais. Pour ce qui est de son