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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/89

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Elle écrivit quatre pages, mit la lettre sous enveloppe, inscrivit l’adresse. Et, machinalement, ses yeux allèrent au lit de cuivre de Cady où elle s’attendait à voir la forme mince de la fillette allongée. Le lit était vide.

Mlle Armande alla au cabinet de toilette.

— Que faites-vous, tout ce temps ? cria-t-elle avec colère.

Mais sa voix tomba soudain. Il n’y avait personne dans le cabinet.

Le sang monta au visage de l’institutrice.

— Misérable petit monstre !… qui m’a désobéi.

Elle courut à la cuisine.

— Où est Cady ? fit-elle menaçante.

Clémence, qui détestait l’institutrice, répondit d’un ton rogue :

— Est-ce que je sais ?… Je ne l’ai pas mise à la poêle !

Mlle Lavernière galopa de la chambre de Baby à l’office, interrogea Valentin indifférent. Cady n’était nulle part ; personne ne l’avait vue !…

La jeune fille rentra dans sa chambre, éperdue, une sueur froide baignant ses tempes.

Cady serait-elle allée se plaindre à ses parents ?… Ce démon était capable de préférer s’accuser afin de faire chasser l’institutrice !… D’ailleurs, elle était si menteuse et si adroite !…

Mlle Armande se laissa tomber sur une chaise, les jambes molles, guettant tous les bruits avec anxiété, s’attendant d’un moment à l’autre à être appelée, à devoir comparaître !…

Que dire ? Qu’avouer ? Que nier ? Elle était perdue, Elle serait chassée. Elle se trouverait demain sans place, sans asile, sans recommandations, avec cette double tare d’avoir dû quitter l’Université et d’avoir été renvoyée, à peine entrée, de la première maison qui l’avait accueillie !…

Elle se dressa. Tout valait mieux que cette at-