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ADE -3- ABO


L'apiculture est l'art d'élever les abeilles. — Les abeilles ont un corps velu, d'un brun fauve, six pattes et quatre ailes, un #aiguillon très acéré à l'extrémité de l'abdomen ; leur bouche est munie d'une trompe qui leur sert à puiser le suc des fleurs avec lequel elles fabriquent la cire dont elles font leurs cellules ou alvéoles, disposées en rayons, et le miel qu'elles y déposent. Chaque groupe ou essaim vit en société dans une ruche, sous l'autorité d'une reine.

ABEILLER (bè, ll mll., é), ÈRE adj. Relatif aux abeilles : industrie abeillère. N. m. Rucher.

ABERRANT (bèr-ran), E adj. Qui s'écarte, dévie.

ABERRATION (bèr-ra-si-on) n. f. (lat. aberratio). Mouvement apparent des étoiles fixes. Optiq. Dispersion des rayons lumineux : aberration de la lumière. Fig. Trouble, égarement, erreur de jugement : aberration du goût ; aberration des idées.

ABERRER (bèr-ré) v. n. Se tromper.

ABÊTIR v. a. Rendre stupide : la paresse d'esprit abêtit l'homme. V. n. et S'abêtir v. pr.Devenir stupide : cet enfant abêtit, s'abêtit de jour en jour.

ABÊTISSEMENT (ti-se-man) n. m. Action d'abêtir. Etat de celui qui est abêti.

ABHORRABLE (bo-ra-ble) adj. Qui mérite d'être abhorré.

ABHORRER (bo-ré) v. a. Avoir en horreur, détester, exécrer. Ant. Aimer, chérir, affectionner.

ABIÈS (bi-èss) n. m. (lat. abies). Nom scientifique du sapin (qui a donné son nom aux abiétinées.)

ABIÉTINÉES (né) n. f. pl. Tribu de conifères, comprenant des arbres résineux comme le pin, le sapin, le mélèze, etc. S. une abiétinée.

ABÎME n. m. (du gr. a priv., et bussos, fond). Gouffre, précipice très profond. Fig. Tout ce qui est extrême : un abîme de misère. Impénétrable : le cœur de l'homme est un abîme. Etre sur le bord de l'abîme, être sur le point de se ruiner, de se perdre.

ABÎMER (mé) v. a. Renverser, culbuter : Condé abîma l'infanterie espagnole à Rocroi.Gâter, endommager : la pluie abîme les chemins. S'abîmer v. pr. S'écrouler : la maison s'est abîmée dans les flammes. Fig. Se plonger : s'abîmer dans sa douleur.

AB INTESTAT (tès-ta) loc. prép. V. intestat.

ABIRRITANT (ab-ir-ri-tan), E adj. Qui est propre à diminuer l'irritation : remède abirritant.

ABIRRITATION (ab-ir-ri-ta-si-on) n. f. En médecine, le contraire de l'irritation.

ABIRRITER (ab-ir-ri-té) v. a. Diminuer la sensibilité, l'irritation dans une partie du corps.

ABJECT (ab-jèkt'), E adj. (lat. abjectus, jeté hors). Méprisable, bas, vil : homme, sentiments abjects. Ant. Elevé, noble.

ABJECTION (ab-jèk-si-on) n. f. Abaissement, avilissement, bassesse, en parlant du caractère, des sentiments : vivre dans l'abjection n'est pas vivre.

ABJURABLE adj. Qu'on peut, qu'on doit abjurer.

ABJURATION (ra-si-on) n. f. (lat. abjuratio, reniement). Renonciation solennelle à une religion : l'abjuration de Henri IV mit fin à la Ligue. Action de renoncer à une opinion, à une doctrine, etc.

ABJURATOIRE adj. Qui concerne l'abjuration : acte, formeule abjuratoire.

ABJURER (ab-ju-ré) v. a. Renoncer publiquement à une religion : Turenne abjura le calvinisme. Fig. Renoncer à une opinion, à une doctrine, etc. : abjurer Aristote, Descartes, etc.

ABLATIF, IVE adj. Qui a le caractère, la valeur de l'ablatif : proposition ablative. N. m. Cas de la déclinaison grecque, latine, etc., indiquant l'instrument, l'éloignement, l'origine, la matière.

ABLATION (si-on) n. f. Chir. Action de retrancher : l'ablation d'un membre, d'une tumeur.

ABLE n. m. ou ABLETTE (blè-te) n. f. Petit poisson d'eau douce à écailles argentées. — Les ables sont appelés poissons blancs ; les espèces les plus communes sont : le meunier, le gardon, le rotengle, la vandoise, le chevaine.

ABLÉGAT (ga) n. m. (préf. ab, et lat. legatus, envoyé). Vicaire d'un légat. Commissaire chargé par la cour pontificale de Rome d'une mission gracieuse, notamment de porter la barrette à un nouveau cardinal.


ABLÉGATION (si-on) n. f. Dignité, fonction d'ablégat.

ABLERET (rè) n. m. Filet carré, dit aussi carrelet. (V. ce mot).

ABLUANT (blu-an), E adj. Se dit des médicaments propres à enlever les matières putrides et visqueuses des ulcères. N. m. : un abluant.

ABLUER (blu-é) v. a. Laver du parchemin ou du papier avec une préparation pour enlever des taches ou raviver l'écriture.

ABLUTION (si-on) n. f. Chez les Orientaux, purification religieuse qui consiste à se laver le corps ou une partie du corps : l'ablution est en usage dans tous les cultes de l'Orient. Vin et eau que le prêtre verse sur ses doigts après la communion. Fam. Action de se laver.

ABNÉGATION (si-on) n. f. (lat. abnegatio, action de nier). Renoncement, sacrifice : faire abnégation de soi.

ABOI n. m. (de aboyer.) Cri du chien. N. m. pl. Dernières extrémités où le cerf est réduit. Fig.Situation désespérée : commerçant ruiné et aux abois.

ABOIEMENT ou ABOÎMENT (boi-man) n. m. Cri du chien. Fig. Cris importuns, réitérés, fatigants.

ABOLIR v. a. (lat. abolere). Supprimer, annuler, anéantir : abolir une loi. La Constituante abolit les droits féodaux. Ant. Conserver, maintenir.

ABOLISSABLE (li-sa-ble) adj. Qui doit ou peut être aboli : coutume abolissable.

ABOLISSEMENT (li-se-man) n. m. Action d'abolir ; suppression, anéantissement.

ABOLITIF, IVE adj. Qui abolit : loi abolitive.

ABOLITION (si-on) n. f. Annulation (en parlant des lois.) Suppression : Louis XVI ordonna l'abolition de la torture. La Convention vota l'abolition de la royauté. Ant. Conservation, maintien.

ABOLITIONNISME (si-o-nis-me) n. m. Doctrine des partisans de l'abolition de l'esclavage.

ABOLITIONNISTE (si-o-nis-te) adj. Qui se rapporte à l'abolitionnisme : système abolitionniste. N. Partisan de ce système.

ABOMASUM (zom’) n. m. Quatrième estomac des ruminants, appelé plus communément caillette : l'abomasum des veaux et des agneaux donne la présure qui sert à faire cailler le lait.

ABOMINABLE adj. Qui excite l'aversion, l'horreur : crime abominable. Très mauvais, exécrable, détestable : goût, temps abominable.

ABOMINABLEMENT (man) adv. D'une manière abominable. Fam. Fort mal : chanter abominablement.

ABOMINATION (si-on) n. f. Horreur : être en abomination aux gens de bien. Chose abominable : assister à des abominations.

ABOMINER (né) v. a. Avoir en horreur, détester.

ABONDAMMENT (da-man) adv. Avec abondance.

ABONDANCE n. f. Grande quantité : l'abondance des récoltes réjouit le laboureur.Ressources considérables : vivre dans l'abondance. Fig. Richesse, facilité d'élocution : parler avec abondance. En terme de collège, vin fortement coupé d'eau. D'abondance (parler), sans préparation. Corne d'abondance, corne remplie de fruits et de fleurs qui symbolise l'abondance. Prov. : Abondance de biens ne nuit pas, on accepte encore, par mesure de prévoyance, une chose dont on a déjà une quantité suffisante. Ant. Disette.

ABONDANT (dan), E adj. Qui abonde : récolte abondante. Fig. Riche en expressions, en tours de phrase : style abondant.

ABONDER (dé) v. n. (lat. abundare). Etre, avoir ou produire en abondance : la vigne abonde en France. Abonder dans le sens de quelqu'un, être de son avis.

ABONNÉ (bo-né), E n. Qui a pris un abonnement.

ABONNEMENT (bo-ne-man) n. m. Convention ou marché à forfait pour un temps limité : prendre un abonnement à un journal, à un théâtre.

ABONNER (bo-né) v. a. Prendre pour autrui un abonnement. S'abonner v. pr. Prendre un abonnement pour soi-même. Ant. Désabonner.

ABONNIR (bo-nir) v. a. (rad. bon.) Améliorer : abonnir un terrain. V. n. Devenir bon : le vin abon-