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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 2.djvu/137

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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS.

à sa volonté ; qu’il rentreroit dans tous les droits de ses prédécesseurs ; qu’amnistie pleine et entière seroit accordée pour le passé ; que les priviléges, chartes, libertés et coutumes qui existoient auparavant continueroient de subsister.

Les deux partis se retirèrent satisfaits en apparence ; mais Leicester interpréta la sentence en faveur de sa faction. Malgré la foible résistance de Henri III, il s’empara du ministère et exerça bientôt une autorité despotique. Édouard, fils aîné de Henri, se mit à la tête des royalistes et leva des troupes. Il gagna la bataille d’Evesham, délivra son père, et Leicester fut massacré.

En 1262, Louis maria son fils Philippe, qui depuis lui succéda, à Isabelle, fille de Jacques, roi d’Arragon. Ce mariage avoit éprouvé des difficultés qui ne peuvent s’expliquer qu’en reprenant la suite des démêlés de Mainfroy, tuteur du jeune Conradin, avec le pape Alexandre IV.

Mainfroy, doué de tous les talens de son père Frédéric II, en faisoit un usage encore plus funeste. On a vu que, dans sa jeunesse, il fut accusé de deux assassinats. Régent et maître absolu du royaume de Naples, il avoit fait depuis 1257 une guerre heureuse contre le Pape, qui, obligé de quitter Rome, s’étoit réfugié successivement dans les villes d’Agnani et de Viterbe. Alexandre IV mourut dans cette dernière ville le 25 mai 1261, laissant à Jacques Pantaléon, patriarche de Jérusalem, né Français, qui lui succéda sous le nom d’Urbain IV, un État en proie à tous les fléaux qui suivent une longue invasion, et des prétentions aussi