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TABLEAU

élevées que si le saint Siège eût été dans la situation la plus tranquille.

L’année suivante, Mainfroy, dont le pouvoir s’affermissoit, voulut se faire un allié du roi d’Arragon, en donnant sa fille Constance, à Pierre, fils de ce prince. Louis traitoit en même temps le mariage de son fils Philippe, avec Isabelle, fille du même roi, et le Pape sollicitoit vivement Charles d’Anjou d’accepter l’investiture du royaume de Naples, à laquelle le prince Edmond, l’un des fils du roi d’Angleterre, avoit renoncé. Louis ne s’étoit pas encore expliqué sur l’offre faite à son frère, lorsqu’il apprit les négociations entre le roi d’Arragon et Mainfroy ; il voulut rompre avec le premier, mais il fut trop facilement ramené à son premier projet par un acte de Jacques, dans lequel ce prince s’engageoit à ne jamais soutenir Mainfroy contre l’Église romaine. Les deux mariages se firent, et telle fut l’origine des prétentions des maisons d’Arragon et d’Anjou sur le royaume de Naples, et des guerres longues et sanglantes qui en furent le résultat.

Mainfroy, comptant sur l’alliance qu’il venoit de faire, poussa la guerre contre Urbain, qui mit en interdit le royaume de Naples. Les magistrats de cette ville envoyèrent au Régent des députés pour le supplier de faire la paix avec le Pape. « J’enverrai, leur répondit Mainfroy, trois cents Sarrasins qui feront dire la messe par force ; faites embarquer dans une galère les prêtres et les moines qui refuseront de se soumettre. « En même temps, s’étant procuré des intelligences dans la ville d’Orviette, où le Pape