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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

petit nombre d’hommes, et qu’on profiteroit du désordre pour l’envelopper.

Thibaut retourna dans ses États, promettant aux confédérés son assistance, et ayant au contraire le projet de voler au secours de la Reine. Son absence lui fit ignorer un autre projet beaucoup plus dangereux, et qui pensa faire tomber Blanche au pouvoir de ses ennemis.

Cette princesse étoit depuis quelques jours avec son fils dans la ville d’Orléans, qui faisoit partie du domaine de la couronne. Elle se mit en route pour revenir à Paris, se croyant en paix, et n’ayant pris aucune précaution pour sa sûreté. À peine étoit-elle dans le voisinage d’Étampes, que tout-à-coup son cortège fut enveloppé par les confédérés. Quelques fidèles serviteurs montrent le plus grand courage, et parviennent à sauver le jeune Roi et sa mère, qui se réfugient en désordre dans la tour de Montlhéry. Blanche fait instruire les Parisiens de son danger. Toute affaire est aussitôt suspendue dans cette grande ville : le peuple prend les armes, et se précipite sur la route d’Orléans. La foule est si grande autour de Montlhéry qu’on peut à peine y pénétrer. C’est au milieu de ce peuple dévoué, que la Reine, vivement touchée de ce mouvement unanime d’amour, et le jeune Roi exprimant sa reconnoissance par des gestes naïfs, reviennent à Paris, aux applaudissemens de la multitude. Joinville a peint ce beau dévouement des Parisiens dont il paroît qu’il fut témoin.

La Reine marcha contre le comte de Bretagne avec son activité ordinaire : le comte de Champagne lui