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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

avant que la querelle fût décidée. Raymond VII disputa ses États contre Amaulry, fils de Simon, qui, dégoûté de cette guerre, céda ses droits sur le pays conquis au roi Louis VIII. Ce prince étant mort au moment où ses troupes alloient prendre Toulouse, et les premiers troubles de la minorité ayant diminué les forces d’Imbert de Beaujeu, il étoit important pour la Régente de faire une paix solide avec le comte de Toulouse sur lequel les mécontens fondoient de grandes espérances.

Le traité fut conclu à Paris le 12 avril 1229. On peut le regarder comme un chef-d’œuvre de la politique de la Reine. Elle ne réduit pas le Comte au désespoir, et ne le force pas à songer aux moyens d’éluder le traité, au moment même où il le signe ; mais d’un autre côté, elle obtient de lui des garanties certaines de sa conduite future. Elle accepte Jeanne, fille unique du Comte, pour un de ses fils : cette princesse devra hériter de tous les domaines qui composent le diocèse de Toulouse. Si elle meurt sans enfans, ces domaines retourneront au Roi. Si elle épouse un autre prince, les enfans nés de ce mariage ne pourront y prétendre. Blanche reconnoit que le Comte doit jouir en toute propriété de l’Agénois, du Rouergue, de la partie de l’Albigeois en deçà du Tarn, et de presque tout le Quercy. Les fortifications de Toulouse et de trente autres villes, seront détruites. Le Comte chassera de ses États les perturbateurs et les hérétiques ; il fera respecter le clergé, maintiendra ses privilèges, et réparera les églises détruites. Il entretiendra dans la ville de Tou-